
J’ai reçu dernièrement un joli cadeau… Une chanson basque, que j’ai beaucoup aimée. D’où mon envie de vous la faire découvrir… Voici la vidéo reçue… La chanson est interprétée par John Kelly & Maite Itoiz. C’était en 2008, l’année de la disparition de celui qui l’a mise en musique et interprété le premier, en 1974, Mikel Laboa. Une autre version en est présentée, filmée en 2011, que je trouve moins authentique, plus « travaillée ». Mais il faut reconnaître qu’elle prend de l’ampleur avec le choeur… En 2018, la chanteuse la reprend seule, en s’accompagnant d’une harpe, avec le choeur Son Espases. Très émouvant… Et mon coeur balance entre cette dernière et la magnifique interprétation de Laura Latienda et Gaztelu Zahar (2016), avec une voix plus grave, un choeur d’hommes et un orchestre plus « populaire ». Une autre chanteuse s’en est emparée, Anne Etchegoyen. Très belle voix également…. Bref, je ne me suis pas lassée de l’écouter encore et encore…

Mais je n’ai pu m’empêcher d’en rechercher les paroles… Les voici donc, en basque puis traduite en français.
Txoria txori
Hegoak ebaki banizkio
nerea izango zen,
ez zuen aldegingo.
Hegoak ebaki banizkio
nerea izango zen,
ez zuen aldegingo.
Bainan, honela
ez zen gehiago txoria izango
Bainan, honela
ez zen gehiago txoria izango
eta nik…
txoria nuen maite
eta nik…
txoria nuen maite.
L’oiseau
Si je lui avais coupé les ailes
il aurait été à moi
il ne serait jamais reparti
Si je lui avais coupé les ailes
il aurait été à moi
il ne serait jamais reparti.
Mais, ainsi, il n’aurait plus été un oiseau,
Mais, ainsi, il n’aurait plus été un oiseau,
et moi… j’aimais l’oiseau !
et moi… j’aimais l’oiseau !

Et, bien sûr, j’ai voulu en savoir plus, non seulement sur la chanson, mais sur ceux qui l’ont créée.
« En 1968, Mikel est allé dîner un soir avec sa femme dans un restaurant de Saint-Sébastien, ainsi qu’avec Joxean Artze. Le poème Txoria Txori de Joxean Artze (alors âgé d’environ 25 ans), a été écrit sur une serviette ce soir là ! C’était un acte de résistance contre l’interdiction faite par le régime franquiste d’utiliser la langue basque. Sa femme le lui a lu, et lui a dit que c’était un beau poème. Il l’a lu à son tour, et il lui a beaucoup plu aussi. Quand ils sont rentrés à la maison, il l’a mis en musique en très peu de temps. Mikel Laboa a présenté pour la première fois la chanson au théâtre Astoria de Saint-Sébastien. »
Voici ce qu’en dit son auteur dans un interview (source)
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Un bel hommage a été rendu aux deux amis, décédés à dix ans d’intervalle, par Maialen Lujanbio.
Wikipédia recense 17 interprètes différents pour cette chanson, dont Joan Baez, qui l’a interprétée au Concert pour la Paix, aux arènes de Bilbao – certain-e-s se sont quelque peu amusé-e-s de sa prononciation! Totalement différente, la version d’Arraya : on passe du romantisme à la contestation forte… Un autre choeur d’hommes, Pyrénéens, Vaya con Dios, l’a reprise un peu dans le même sens. Car cette chanson a connu beaucoup d’avatars… Le mieux est de revenir à son co-créateur, Mikel Laboa. Une vidéo avec de belles images du pays et des sous-titres en espagnol, et une autre avec des photos de lui et des illustrations parlantes…
Mikel Laboa avait fondé le groupe culturel Ez Dok Amairu, dont la signification est « Il n’y a pas de treize » (pas de « malédiction ») – d’ailleurs, le chanteur avait l’habitude de numéroter ses albums, mais passe du 12 au 14…

Il n’y a pas de treize…
Txoria Txori : magnifique ! J’aime bien la voix grave de Mikel Laboa accompagné du violon d’Alasdair Fraser (et de Skyedance: Accordéon,Flûte,Piano,Irish pipe…). Une autre traduction du poème de Joxean Artze : » Si je lui avais coupé les ailes – Elle aurait été mienne – Elle ne se serait pas enfuie – Mais, ainsi – Elle n’aurait plus été un oiseau, -Et moi… c’est l’oiseau que j’aimais. »
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